Au seuil de la nouvelle année

Publié le par Parcours Zachée

Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception.

 

Lc 2,21

Tite 2,11

 

Le Nom de Jésus

 

Ce jour-là le Fils de Dieu reçut son nom d'homme, et avec son nom le programme de sa vie.

Marie depuis des mois attendait cette heure où elle accomplirait la parole de l'Ange en donnant à l'Enfant le nom que le Père lui-même avait choisi pour lui: Jésus, "Dieu sauve".

Elle savait - et Joseph savait aussi - que la grâce de Dieu, son amour miséricordieux, venait de se manifester, épiphanie de grâce dans la pauvreté, en attendant l'épiphanie de gloire, quand se révélera la bienheureuse espérance.

 

Deux choses avant tout ont frappé saint Paul à propos de cette grâce :

  • Tout d'abord elle est source de salut pour tous les hommes, car Dieu travaille avec tous les hommes comme ne faisant qu'un seul peuple et avec chaque homme comme s'il n'avait que lui à chérir.
  • Et par ailleurs cette grâce est non seulement "sauvante", mais "éduquante", si bien qu'entrer dans la grâce, c'est entrer dans la pédagogie de Dieu, dans sa hâte et dans ses lenteurs, dans sa fidélité et dans les imprévus de son amour, dans sa patience infinie et dans ses exigences quotidiennes.

Ainsi, en Jésus, Dieu sauve, et Dieu nous éduque. Jésus lui-même est Dieu qui sauve et Dieu qui éduque; il est la vie et le chemin. Si bien que ce nom de Jésus, qui est le programme du Fils de Dieu fait homme, devient notre programme à nous, hommes et femmes en marche vers Dieu; et en cette année nouvelle que la grâce de Dieu inaugure, quel objectif spirituel pourrions-nous ambitionner, pour nous, pour nos frères et nos sœurs, sinon d'accueillir pleinement ce Jésus "par qui nous viennent l'amour et la fidélité de Dieu" (Jn 1,17)? Il nous faut l'accueillir à la fois comme source de salut et comme l'éducateur de notre regard vers le Père, à la fois comme celui qui rompt le pain à l'étape du soir et comme celui qui nous parle en chemin "pour nous expliquer ce qui le concerne dans les Écritures" (Lc 24,27).

 

Le prix à payer, nous le connaissons, et saint Paul nous le rappelle: renoncer  - d'une part à l'impiété, c'est-à-dire à tout ce qui contrecarre ou banalise en nous le service de Dieu ; d'autre part aux convoitises, celles qui corrompent le cœur dans le monde et celles qui, au cloître, mondanisent le cœur.

Le but, à savoir le style de vie que la grâce éduquante veut nous donner, saint Paul nous le décrit aussi en trois mots :

  • sens de la mesure (sophronôs),
  • rectitude du cœur  (dikaiôs),
  • ferveur dans l'espérance.

C'est cela qu'il nous faut demander et chercher, si nous voulons que notre vie prenne sens au milieu du peuple des rachetés. Il n'y a pas, il ne peut y avoir pour nous d'autre ambition, d'autre réussite spirituelle; pas d'autre douceur ni d'autre paix, pas d'autre récompense que de pouvoir redire chaque jour au Seigneur, avec la confiance des vrais pauvres: " Jésus sauveur, que ta naissance, aujourd'hui, pour moi ne soit pas vaine".



Publié dans Prières

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article