Exercer l'autorité : comment assumer nos responsabilités

Publié le par Parcours Zachée

Avec le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise :

La distinction entre le pouvoir et l’autorité est difficile aujourd’hui et elle l’est pour le chrétien en particulier. En effet, il existe un rapport ambigu entre la liberté qui est centrale dans la Doctrine sociale de l’Église, et l’autorité qui est aussi reconnue comme nécessaire. La liberté est une dimension déterminante de la nature de l’homme, liberté qui est celle des enfants de Dieu.
Pourtant l’autorité lui est aussi nécessaire, et pas seulement pour sauvegarder la société, mais parce que l’exercice de l’autorité est nécessaire pour permettre la liberté. Cela paraît paradoxal mais, précisément, c’est là que la doctrine sociale a quelque chose de très important à redire au monde d’aujourd’hui : il ne peut y avoir de liberté véritable des personnes sans exercice juste de l’autorité dans la société.

De nos jours, l’autorité est profondément en crise parce qu’il y a de grandes difficultés à fonder ses principes. Au nom de quoi peut-on commander les autres, alors que ceux-ci se déclarent libres ou autonomes ?

L’âge, l’expérience, sont-ils le fondement de l’autorité ? on remet en cause ces légitimités traditionnelles à l’heure des innovations technologiques et du changement accéléré de société. Par inversion de la relation entre le savoir des anciens et celui des jeunes, les enfants semblent en savoir désormais plus que leurs parents (pour ne rien dire de leurs grands-parents).

Le savoir, l’expertise sont-ils le fondement de l’autorité ? Depuis Mai 1968, l’expertise est considérée comme suspecte, source de domination sur les autres, et elle est mise en cause, même lorsqu’il s’agit de l’expertise scientifique. Tout savoir devient source de polémiques et de discussions.

La justice est-elle le fondement de l’autorité ? Mais encore faut-il croire en la justice, selon des principes communs. Là encore, la polémique et la discussion s’insinuent même en ce qui concerne la justice commune : le droit de chacun à faire ce qu’il veut s’oppose à l’idée d’une justice identique pour tous.

La crise de l’autorité est donc générale, qu’elle concerne l’autorité parentale, politique, celle de l’enseignant, du médecin ou du juge, etc. Nous avons donc à répondre à la question : au nom de quoi peut-on exercer une autorité désormais ?
Ce qui manque à notre époque, ce n’est pas l’autorité ou le nécessaire retour à l’autorité, comme on dit parfois. Ce qui manque, ce sont des fondements pour exercer l’autorité. Or, la doctrine sociale de l’Église est extrêmement solide et cohérente sur cette question, parce qu’elle s’inscrit, comme nous l’avons déjà vu, dans une anthropologie, une vision de l’homme elle-même très solide. L’Église est désormais une des rares institutions à exprimer clairement quels sont les fondements de l’autorité, et donc comment l’exercer. Dans le contexte actuel, c’est très à contre-courant de ce qui se dit et se vit, et cela explique assez largement l’opposition du monde contre l’Église et, en particulier, contre le magistère. Aussi, au lieu de crier avec les loups sur les excès de l’autorité (notamment de l’Église !) beaucoup de chrétiens et de non-chrétiens seraient mieux inspirés de connaître d’abord la doctrine que nous propose l’Église et qui s’inscrit, comme tout ce que nous découvrons ensemble, dans la Révélation.


Exercer l'autorité : comment assumer nos responsabilités


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Par: Pierre-Yves Gomez 
  Réf: E002030-01
   Produit original:
  L'Emmanuel AVM-DEP3389

Publié dans Divers

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<br /> Cette année le thème du pèlerinage des pères de famille de seine et marne était: " Avec Saint Joseph, l’homme juste, marchons vers l’Unité de Vie ! "<br /> Or la conclusion de la deuxième partie du parcours Zachée Le Compas aborde la question de l’unité et de la liberté.<br /> Cet enseignement achève notre parcours dans la doctrine sociale, et il révèle aussi<br /> toute sa cohérence. Nous sommes partis, en effet, de la Création à laquelle nous<br /> participons librement, liberté inscrite dans notre nature d’homme, fait à l’image et à<br /> la ressemblance de Dieu. Nous avons vu, pas à pas, comment se forme une société<br /> humaine, dans laquelle notre participation trouve son sens. Ce dernier thème nous<br /> permet de faire le lien entre ce qui nous unit, ce qui fonde l’unité malgré notre liberté,<br /> et ce qui nous maintient libre, malgré notre unité.<br /> Le thème de l’unité est absolument indispensable, non seulement pour la<br /> doctrine sociale mais, plus largement, pour notre monde. L’unité sera sans doute la<br /> question philosophique et politique la plus importante que l’homme devra affronter<br /> au XXIe siècle. Or, tout l’enjeu est de savoir comment réaliser l’unité dans un<br /> monde qui se veut fondé sur la diversité des opinions, des croyances, des<br /> cultures ou des comportements.<br /> <br /> <br />
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